L’édition 2023 des Journées de Recherche en Apprentissage Frugal (JRAF) nous a permis de prendre de la hauteur 😊 sur les usages raisonnés de l’Intelligence Artificielle (IA).
Ces dernières années, la puissance de calcul et les Big Data ont développé largement les programmes d’IA. Dans le domaine de la vision ou des systèmes d’aide à la décision, les apports de l’IA révolutionnent notre quotidien et nous apportent une qualité de vie supérieure. Cependant, le Machine Learning (ML) ou Deep Learning (DL) consomme des qualités énormes de données pour comprendre et apprendre à décider, sans compter le travail laborieux des petites mains qui annotent ces données. Cette « qualité de vie » a un prix … En a-t-on encore les moyens ?
« Un bilan carbone équivalent à celui de 500 allers-retours en avion entre Paris et New York. C’est l’empreinte associée à l’entrainement de modèles d’IA tel que ChatGPT par exemple. » Source TheConversation.com
La pression sociale vers l’excellence et la compétition pousse irrésistiblement les chercheurs, les scientifiques (et tous les autres) à toujours plus de performance. Consommation effrénée, course au gigantisme, immédiateté… Les habitudes, les incitations et la société renforcent ces injonctions. Pourtant les coûts de production et d’usage de ces outils augmentent exponentiellement. L’impact sur notre environnement devient insupportable au regard des limites planétaires. L’IA et la technologie peuvent apporter certaines solutions pour repousser les échéances mais ce n’est pas la Solution.
Ce temps d’abondance est révolu face à la finitude des ressources de notre planète et tout appelle à l’économie voir à la sobriété. La frugalité est souvent définie comme « Faire mieux avec moins ». L’approche « Keep It Simple, Stupid! » (faire simple) ou « Good enough » (c’est suffisamment bon) est également à considérer pour optimiser l’utilisation de nos ressources mais surtout pour renforcer la pérennité à travers la simplicité, l’adaptabilité et la résilience.
Ce que je retiens de ces journées, c’est que la performance et la robustesse ne sont pas compatibles comme le démontre @Olivier Hamant. La recherche de robustesse facilite l’homéostasie, libère notre capacité à nous adapter et crée la vraie frugalité.
Quels enseignements peut-on en tirer pour les startups technologiques, leurs stratégies et leurs managements ?
La course à la performance pilote la stratégie de croissance des startups et les styles de management des équipes. Si la haute performance est nécessaire à la création et au décollage d’une startup technologique, cette course est un marathon qui s’inscrit forcément dans la durée. Dans un environnement riche et un marché en croissance, la compétition est ouverte et toute entreprise optimisée et très spécialisée a plus de chances. Dans un environnement plus tendu et un marché en récession, ces qualités pourraient entraver l’agilité et la résilience.
Clarifier la vision, définir les missions et forger la raison d’être conditionnent les bases d’une croissance soutenable. Face à un monde en perpétuelle évolution (VUCA) et qui s’accélère, la startup qui durera sera robuste en termes technologique, économique et écologique. Et puis, ne dit-on pas que la créativité nait de la contrainte et meurt de la liberté ?
Tout cela nous oblige à repenser nos propositions de valeur, nos business models, nos stratégies d’accès au marché et notre façon de manager les équipes. Comment faire ? En changeant d’état d’esprit et de finalité. Comme principe de simplicité, principe d’économie ou principe de parcimonie, le rasoir d’Ockham peut cadrer cette nouvelle approche. Repensons la performance à l’aune de la robustesse 😊 Conçu pour durer !
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